La Fondation de l’Œuvre Notre-Dame possède de riches collections conservées au sein de l’institution, des Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg ainsi qu’au Musée de l’Œuvre Notre-Dame.

Depuis 2022, une partie de ces collections est accessible depuis le portail numérique LUMEN qui a vocation à s’enrichir au fil des numérisations.

Une grande partie des archives de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame a traversé les siècles, un cas unique en France et en Europe rhénane. Ses collections historiques (livres de comptabilité, livre de donations, plans anciens), réunies depuis le Moyen Âge, sont reconnues et font référence auprès des chercheurs. Elles jouent un rôle essentiel dans l’élaboration des études lors des projets de conservation-restauration de la cathédrale de Strasbourg. Ces collections sont de plusieurs natures : 

La Fondation enrichit en permanence ses ressources documentaires : estampages et moulages plâtre, plans et fiches de tailles, relevés photogrammétriques et des campagnes photographiques. De plus, elle acquiert régulièrement de nouveaux ouvrages spécialisés ainsi que différents objets issus de dons.

Le dépôt lapidaire – Les pierres anciennes

La Fondation de l’Œuvre Notre-Dame conserve près de 1800 pierres anciennes. L’État est propriétaire (depuis 1789) des originaux ou copies déposés de la cathédrale de Strasbourg : statues, éléments d’architecture et ornements. Ces pièces sont sélectionnées en fonction de leur intérêt technique, historique et archéologique, et de leur état sanitaire nécessitant le remplacement par une copie. Les marques lapidaires et les aspects de taille gravés sur ces pierres constituent de précieux témoins pour de fidèles restaurations.
Cet ensemble comprend aussi une glyptothèque de statues du XIXe siècle et de sculptures plus anciennes, notamment des chimères et des gargouilles des XIIIe et XVIe siècles. Certaines de ces statues sont exposées au barrage Vauban (quartier de la Petite-France) et le Musée de l’Œuvre Notre-Dame abrite des originaux déposés de la cathédrale, référencés sur POP – Collections des Musées de France (base Joconde)

Les collections graphiques – plans et dessins d’architecture

Cette section embrasse une variété de matériaux graphiques du Moyen Âge à nos jours.

Les plans et gravures du XVIe au XXIe siècle

Collections graphiques de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame, gravure du XVIIe siècle de Jean-Jacques Arhardt du bras sud transept sud de la cathédrale de Strasbourg, papier collé sur carton, 43 X 32cm, crédit F.OND, photo Simon Woolf, 2019
Collections graphiques de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame, gravure du XVIIe siècle de Jean-Jacques Arhardt du bras sud transept sud de la cathédrale de Strasbourg, papier collé sur carton, 43 X 32cm, crédit F.OND, photo Simon Woolf, 2019

Cette collection d’environ 6000 plans (sur papier, calque, toile ou film transparent) présente des projets (réalisés ou non) pour la cathédrale et les immeubles de la Fondation : plans de restauration, relevés, fiches de taille, plans de calepinage (ou plans de pose), plans photogrammétriques, épures (plans à l’échelle 1/1) et croquis.
Les gravures, du XVIIe au XXe siècle, représentent la cathédrale de Strasbourg, mais aussi d’autres édifices européens, comme la cathédrale de Milan.

Les carnets de relevés

La Fondation conserve 35 carnets de relevés datés de 1891 à 1956. Dessinés au crayon sur papier, les croquis concernent en majorité la cathédrale et les immeubles appartenant à la Fondation ainsi que quelques bâtiments strasbourgeois. 

Les relevés des marques lapidaires

Les premières campagnes de relevés des marques lapidaires datent de 1891. La majeure partie de la collection regroupe les relevés des marques présentes sur la cathédrale mais aussi sur des immeubles de la Fondation et d’autres édifices alsaciens. Depuis 2000, chaque chantier de conservation-restauration intègre un relevé exhaustif des marques lapidaires. Ces inscriptions gravées sont essentielles pour comprendre les étapes de construction de la cathédrale et suivre l’évolution des chantiers.

Les calques de l’Hortus Deliciarum

Collections graphiques de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame, Hortus deliciarum, planche n° 18, crédit : F.OND
Collections graphiques de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame, Hortus deliciarum, planche n° 18, crédit : F.OND

À la demande de Gustave Klotz (architecte de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame), Émile Haas reproduit sur calque (vers 1855), des enluminures de l’Hortus Deliciarum. Ce manuscrit du XIIe siècle, de l’abbesse Herrade de Hohenbourg (ou de Landsberg), disparaît lors du bombardement de Strasbourg en 1870, qui détruit notamment la bibliothèque municipale (ancienne église des Dominicains, aujourd’hui Temple-Neuf) où il était conservé.
Ces dessins ont servi de cartons au maître verrier Jean-Baptiste Petit-Gérard pour la restauration des vitraux de la cathédrale.

Les dessins architecturaux conservés au Musée de l’Œuvre Notre-Dame

La Fondation détient une collection unique de dessins d’architecture du Moyen Âge. Troisième au monde, après Vienne en Autriche (400 plans) et Ulm en Allemagne (40 plans), elle est conservée depuis 1988 au Musée de l’Œuvre Notre-Dame. Elle compte une trentaine de plans et d’élévations liée au chantier de construction de la cathédrale de Strasbourg. Ces dessins, à l’encre et aquarelle sur parchemin ou papier, aux dimensions parfois exceptionnelles (plusieurs mesurent entre 2,5 et 4 mètres de haut) documentent avec précision le travail et les techniques des maîtres d’œuvre successifs de la cathédrale. Ils illustrent aussi la relation entre architecte et commanditaires que ces projets spectaculaires devaient convaincre.

En 2015, le Musée de l’Œuvre Notre-Dame a dédié deux espaces à la présentation des dessins d’architecture médiévaux de la cathédrale : la salle de conservation où quatre d’entre eux sont présentés en simultané et une salle d’interprétation qui retrace l’histoire et la technique des dessins, ainsi que l’univers des bâtisseurs de cathédrales.

Les archives écrites

La Fondation de l’Œuvre Notre-Dame conserve, en ses murs, une partie de ses archives écrites. Cette collection, répartie sur 50 mètres linéaires, est constituée de dossiers relatifs aux travaux de conservation-restauration de la cathédrale, aux immeubles de l’institution, au fonctionnement interne et un ensemble de correspondances.
Parmi ces archives, la Fondation détient les registres des visiteurs de la plateforme de la cathédrale de 1994 à 2019. Un livre d’or numérique remplace ces registres depuis 2019. Installé dans la Maison des gardiens, il est intégré au parcours muséographique mis en place lors de la réhabilitation de la plateforme.
Une série de livres journaliers Arbeitsbücher de 1897 à 2015 figure aussi dans cette collection. Ces ouvrages, tenus par les contremaîtres jusque dans les années 1980, puis par les responsables des ateliers, consignaient les activités quotidiennes des artisans. Ils fournissent aujourd’hui des informations importantes sur les changements de personnel au sein ateliers ainsi que des données concernant les chantiers (temps et dates d’exécution d’une pièce et son auteur).

La majeure partie des archives écrites de la Fondation (les fonds : 1OND, 2OND, 3OND et 4OND) est conservée aux Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg. Cette collection comprend des documents de l’administration locale antérieurs à la Révolution, des archives du XIXe et début XXe siècle, de la comptabilité et des documents administratifs du XXe siècle et les registres des visiteurs de la plateforme de la cathédrale de 1939 à 1994. Les plus anciens, datant de 1818 à 1937, ont été détruits pendant la Seconde Guerre mondiale. La collection de photos d’Anselme Schimpf, architecte de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame de 1941 à 1971, est également conservée aux Archives.

La collection des vitraux

Collection des vitraux de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame, panneau du vitrail du chœur de l’ancienne église des Dominicains, crédit : F.OND
Collection des vitraux de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame, panneau du vitrail du chœur de l’ancienne église des Dominicains, crédit : F.OND

La collection de vitraux de la cathédrale de Strasbourg réunit près d’une centaine de panneaux provenant de la cathédrale de Strasbourg et de l’ancienne église des Dominicains (aujourd’hui Temple-neuf).
Les panneaux de la cathédrale sont des créations du XIXe et XXe siècle, notamment ceux de la grande baie axiale du chœur. Réalisée en 1862 par Jean-Baptiste Petit-Gérard, la verrière est endommagée lors du bombardement du 11 août 1944 puis remplacée en 1957 par le vitrail de la Vierge aux bras étendus, signé Max Ingrand.

La Fondation possède aussi quelques panneaux d’une verrière installée à la fin du XIXe siècle, début du XXe siècle dans la chapelle Saint-Michel.

Les panneaux issus de l’ancienne église des Dominicains (endommagée par le bombardement de 1870) représentent divers éléments d’architecture, ornements, personnages et épisodes bibliques. La plupart des panneaux des Dominicains sont installés depuis le milieu du XIXe siècle dans les baies de la cathédrale : chapelle Saint-Laurent, bras sud du transept (la grande lancette côté ouest), galerie du chevet et narthex. Ces panneaux comblaient également les baies des tours du massif occidental à la fin du XIXe siècle jusqu’à leur dépose avant la Seconde Guerre mondiale.
La composition des verrières présentes dans le chœur de l’ancienne église des Dominicains est documentée grâce à une série d’onze aquarelles réalisées en 1834 par l’architecte Félix Fries, illustrant les onze baies originales avant leur dépose.

La bibliothèque

Bibliothèque de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame, livre : Description nouvelle de la cathédrale de Strasbourg, et de sa fameuse tour, Joseph Böhm, 1743, crédit : F.OND, photo : Simon Woolf, 2019
Bibliothèque de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame, livre : Description nouvelle de la cathédrale de Strasbourg, et de sa fameuse tour, Joseph Böhm, 1743, crédit : F.OND, photo : Simon Woolf, 2019

Au sein de la bibliothèque, sont réunis plus de 7000 ouvrages : périodiques, livres, monographies, en majorité rédigés en français et en allemand. Cette collection s’enrichit en permanence par l’achat et les dons de livres. Elle aborde les thèmes suivants :

  • la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame et son histoire ;
  • la cathédrale de Strasbourg (monographies et guides – dont le plus ancien date de 1617) ;
  • l’histoire de la ville de Strasbourg ;
  • l’histoire de l’Alsace et de ses monuments ;
  • l’histoire culturelle, littéraire, théologique, les arts religieux et l’iconographie chrétienne ;
  • l’histoire de l’art, de l’architecture, de la sculpture, des vitraux et des arts décoratifs ;
  • la taille de pierre et autres livres techniques ;
  • la conservation-restauration des monuments historiques.

La bibliothèque est accessible sur rendez-vous au 03.68.98.74.52. Les ouvrages sont consultables uniquement à la bibliothèque de la Fondation et ne peuvent être empruntés.

La photothèque

Photothèque de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame, plaque photographique d’un écoinçon en plâtre, crédit : F.OND, photo : Simon Woolf, 2019
Photothèque de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame, plaque photographique d’un écoinçon en plâtre, crédit : F.OND, photo : Simon Woolf, 2019

La photothèque rassemble près de 100 000 photographies de la seconde moitié du XIXe siècle à nos jours sur différents supports : négatifs sur plaques photographiques (au gélatino-bromure), près de 5500 plaques, négatifs sur films souples, diapositives, ektachromes, tirages noirs et blancs (ancien), tirages modernes et photographies numériques.
La Fondation conserve par ailleurs des albums :

ainsi que des tirages anciens des photographes Charles Winter, d’Alfred Wolff, des frères Bisson, d’Henri Le Secq et d’Édouard Baldus.

La gypsothèque – moulages en plâtre

Gypsothèque de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame, crédit : F.OND, photo : Simon Woolf, 2019
Gypsothèque de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame, crédit : F.OND, photo : Simon Woolf, 2019

La Fondation de l’Œuvre Notre-Dame conserve une très riche collection de 5000 moulages en plâtre, pour la plupart de sculptures, d’ornements et d’éléments d’architecture de la cathédrale de Strasbourg. D’autres moulages proviennent de Saint-Pierre-le-Vieux et de Saint-Pierre-le-Jeune (Strasbourg), de la collégiale Saint-Martin (Colmar) et de la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau (Allemagne).
Cette collection est créée sous l’impulsion de l’architecte de la Fondation Gustave Klotz au milieu du XIXe siècle puis complétée à partir du XXe siècle.
Ces pièces jouent un rôle crucial pour les sculpteurs lors des travaux de restauration. Ils enrichissent aussi la collection de nouveaux estampages dans le cadre des chantiers de conservation-restauration de la cathédrale.

La médiathèque

Hypothèse de restitution du chantier gothique de la cathédrale de Strasbourg vers 1235, crédit : F.OND, 3D : Inventive Studio - Stéphane Potier
Hypothèse de restitution du chantier gothique de la cathédrale de Strasbourg vers 1235, crédit : F.OND, 3D : Inventive Studio – Stéphane Potier

Cette collection est dédiée à la vidéo, l’audio et à la 3D. Elle compte environ 300 objets et s’est constituée dès les années 1980 par des vidéos enregistrées sur divers supports, des reportages sur les chantiers de la cathédrale, des rushes de tournages de chaînes de télévisions. Le plus ancien film date de la libération de Strasbourg en 1918. Elle comprend également la modélisation de la cathédrale en 3D.

L’Outil patrimonial

Sculpture sur bois et moulage en plâtre de la statue du Tentateur (cathédrale de Strasbourg) par Pierre Klein, don d’André Klein, crédit : F.OND, 2023
Sculpture sur bois et moulage en plâtre de la statue du Tentateur (cathédrale de Strasbourg) par Pierre Klein, don d’André Klein, crédit : F.OND, 2023

L’Outil patrimonial identifie une variété d’objets, des maquettes d’architecture (bois, plâtre et grès), aux serrures de la cathédrale en passant par des outils, des poulies et cordes ou encore d’anciennes machines à écrire et appareils photographiques.