Le chantier de conservation-restauration de la façade sud et est, mené de 2010 à 2022, vient compléter les travaux antérieurs réalisés sur la façade ouest entre 2007 à 2010. Il marque ainsi la fin du vaste programme de préservation du bras sud du transept.

Cartographie de la polychromie des grès, extrait, crédit : F.OND, 2013
Cartographie de la polychromie des grès, extrait, crédit : F.OND, 2013

Chronologie de la construction

La façade sud du bras sud du transept de la cathédrale de Strasbourg a fait l’objet de nombreuses phases de construction, de modification et de restauration. Vers 1200-1210, le style roman a été adopté pour le double portail et les parements latéraux. Les parties supérieures, l’étage avec les quatre lancettes, celles avec les deux roses et le fronton datent des années 1220-1230. En 1493, des travaux ont transformé le décor de l’élévation sud avec l’ajout de nouveaux garde-corps, sculptures et niches. En 1532, un nouveau bahut d’horloge est installé en façade.

Lors de la Révolution de nombreuses sculptures sont détruites, elles sont remplacées entre 1811 et 1828. Au milieu du XIXe siècle, les sculptures du maître d’œuvre Erwin et de sa fille présumée et leur piédestal sont créés et les vitraux remaniés entre 1854 et 1860.

De 1906 à 1986, des restaurations ponctuelles sont effectuées en préservant l’authenticité, et de nouveaux matériaux font leur apparition comme le béton et le ciment. Des vestiges de polychromies sont encore présents sur les parements et les sculptures de l’élévation sud et est.

Un nouveau chantier de conservation-restauration

La Fondation de l’Œuvre Notre-Dame, sous la direction de l’Architecte en chef des Monuments Historiques (ACMH) Christiane Schmückle-Mollard, a réalisé l’étude préalable entre octobre 2009 et juillet 2010. Cette étude est approuvée par la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) en mai 2011. En 2012, les premiers échafaudages sont installés sur la façade sud. La DAT (Demande d’Autorisation de travaux) menée à bien par la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame et pilotée par l’ACMH (Pierre-Yves Caillault) commence en janvier 2013 et s’achève en novembre de la même année.

La façade sud, exposée aux intempéries, présente diverses formes d’altérations notamment des pertes de matière dues au vieillissement naturel des matériaux, à leurs expositions et à leurs propriétés ainsi que des pertes et déformations causées par des interactions chimiques et environnementales.

Le chantier, divisé en six lots répartis entre la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame et l’État avait comme principal objectif celui de préserver autant que possible les éléments en place : remplaçant ou complétant uniquement ceux gravement endommagés. Chaque lot inclut la conservation, respectant le principe fondamental de maintenir un maximum d’éléments in situ. La Fondation de l’Œuvre Notre-Dame a eu la charge des lots maçonnerie et pierre de taille, sculpture, serrurerie ; l’État des lots menuiserie, couverture, vitraux et polychromies avec l’expertise et l’accompagnement de la Fondation.

La conservation-restauration de la face sud du fronton, du garde-corps de la 1re coursive (balustrade à bois noueux), ainsi que des statues de saint Arbogast, de la Vierge à l’Enfant, et d’Erwin avec son piédestal, occupe une place centrale dans ce chantier de douze ans.

Bras sud du transept après travaux, crédit : F.OND
Bras sud du transept après travaux, crédit : F.OND

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