Une expérimentation de photogrammétrie par drone pour le portail Saint Laurent
En 2018, le photographe Pascal Renard a réalisé un essai de photogrammétrie par drone, afin de proposer à la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame une expérimentation technique, dans le cadre de la préparation du futur chantier du portail Saint-Laurent. Cet ouvrage, par ses dimensions proches de l’échelle humaine, se prêtait parfaitement à l’exercice.
Le résultat a abouti à la production de cinq modèles volumiques, et de sept orthomosaïques en très haute définition, livrés au Bureau d’études de la Fondation. Ces images ont servi de support à la réalisation des fonds de plan de l’état actuel, avant travaux. Après avoir traité et mis à l’échelle réelle les fichiers obtenus, Aymeric Zabollone a tracé, pierre à pierre, l’ensemble des élévations, avec l’aide de deux stagiaires, Étienne Reboursin (stagiaire à l’ISA BTP) et Raphaël Petit (stagiaire à l’INSA Strasbourg).
La précision du fond de plan ainsi obtenu est telle, que sur une longueur de 20 mètres, la marge d’erreur est de moins d’un millimètre. Cette très haute définition permet également d’observer les aspects de taille, d’identifier la quasi-totalité des marques lapidaires présentes sur les éléments d’origine, de caractériser certaines altérations du grès, et de procéder à l’analyse de l'appareil.
Du fond de plan aux cartographies
Par le passé, lors des restaurations, les dessinateurs de la Fondation exécutaient des fonds de plans idéalisés où ne figuraient aucun élément manquant ou altéré. Depuis les années 2000, des campagnes de photogrammétrie ont permis au Bureau d’études d’utiliser les plans réalisés par les prestataires comme support des cartographies nécessaires aux projets de restauration : historiques des interventions, polychromie des grès d’origine, état sanitaire, nature des interventions prévues, plans d’échafaudage, projets de restauration, etc.
Aujourd’hui, grâce à cette expérimentation, le Bureau d’études a pu valider l’opportunité de la technique par drone. La précision et la définition accrue des images ainsi que la réalisation du fond de plan en interne, permettent d’établir une documentation technique enrichie et très fidèle (aspects de taille, marques lapidaires, forme des joints) et des cartographies du chantier du portail Saint-Laurent, avant même la mise en place de l’échafaudage. Il en découle une économie de temps certaine, ne restant qu’à contrôler et le cas échéant compléter in situ les observations, pour valider définitivement le travail réalisé en amont.
Offrir une meilleure compréhension des travaux réalisés
À mesure de l’avancée des études, les cartographies illustreront le projet de restauration du portail Saint-Laurent. Ces plans peuvent ensuite être mis à jour grâce aux fiches de taille des éléments relevés par l’appareilleur, Nicolas Eberhardt, afin de suivre la progression du chantier.
Il est en outre envisagé de renouveler la prise de vue par drone du portail après le chantier, qui devrait durer trois ans. Cette nouvelle campagne offrira un état des lieux précis qui permettra notamment de visualiser l’évolution des matériaux dans le temps.