Denise Borlée, maître de conférences en Histoire de l'art médiéval à l'Université de Strasbourg est à l'initiative d'une nouvelle recherche expérimentale en histoire de l'art.
Il s'agissait pour elle, de découvrir si un sculpteur du Moyen Âge pouvait utiliser des dessins comme modèles pour des représentations figuratives en volume. Elle a alors fait appel à Vincent Cousquer, sculpteur à la Fondation de l'Œuvre Notre-Dame, doctorant à l'Université de Strasbourg et spécialiste de la sculpture médiévale, pour qu'il tente de réaliser, d'après le dessin de la tête de saint Pierre de Villard de Honnecourt, une restitution en trois dimensions.
Vincent a donc sculpté (en grès) en taille directe et agrandie cette tête à une hauteur de 30 cm (10 cm environ sur le dessin). Ils ont ainsi mis en exergue différentes difficultés, en y apportant des réponses concrètes, liées notamment à l'esquisse au crayon de Villard de Honnecourt, qui ne suggère pas suffisamment les volumes. Dès lors, une part d'interprétation et de subjectivité s'est imposée au sculpteur. Le résultat probant et la rapidité d'exécution (7 jours) ont notamment permis de valider l'expérimentation.
Cette recherche a fait l'objet de deux conférences, en novembre à Genève (Colloque International : Modèles supposés, modèles repérés : leurs usages dans l'art gothique) et en février à Strasbourg (Cycle de conférences de la Fondation) ainsi que d'un film réalisé par Margot Dawance, en dernière année d'étude à la Haute École des Arts du Rhin (HEAR).