La cathédrale de Strasbourg, classée au titre des Monuments Historiques depuis 1862, est un lieu cultuel et culturel pour les générations passées, présentes et futures. Édifice central dans son environnement urbain, elle traverse les effets du temps et les vicissitudes de l’histoire humaine.

Intérieur de la nef vue du chœur © Fondation de l'Œuvre Notre-Dame, 2014
Intérieur de la nef vue du chœur © Fondation de l’Œuvre Notre-Dame, 2014

Un Monument Historique « vivant », cette définition prend tout son sens avec la raison d’être de l’édifice, un lieu de culte en activité, quasiment en continu depuis sa construction.

Témoin d’une époque passée, la cathédrale de Strasbourg est aussi un lieu culturel, archéologique, et historique, source de multiples apprentissages pour les femmes et les hommes qui la visitent.

Bâti principalement minéral, son vieillissement nécessite des soins quotidiens pour son entretien, sa conservation et sa restauration.

La biodiversité urbaine a également pris possession des lieux, support idéal à son développement, participant ainsi à la vie du Monument Historique.

La vie cultuelle de la cathédrale de Strasbourg

La cathédrale depuis le Moyen Âge jusqu’à aujourd’hui est le cœur de la Cité et attire près de 4 millions de visiteurs par an.

L’évêché est affectataire des lieux, anime la vie religieuse notamment à l’intérieur de la cathédrale. Cette activité quotidienne nécessite des aménagements techniques comme la conformité électrique ou incendie et des agencements pour accueillir les fidèles et les visiteurs.

La vie culturelle de l’édifice

La prouesse architecturale, les témoins des savoir-faire, les messages et l’histoire gravés dans la pierre attirent de très nombreux visiteurs. Le site est propice à de nombreuses expressions culturelles comme les spectacles et concerts, il est aussi un observatoire remarquable. La cathédrale, expression artistique reconnue et admirée, fait partie du patrimoine commun des strasbourgeois.

Les activités quotidiennes pour sa préservation

Sur la cathédrale même, se déploie quotidiennement toute une activité humaine. D’une part les artisans qui s’affairent à son entretien, sa conservation et sa restauration permanente et d’autre part, les spécialistes, chercheurs et autres visiteurs du monde scientifique, qui sont amenés à la parcourir pour l’observer, l’étudier et la comprendre.

Les facteurs de vieillissement

Comme toute chose, un Monument Historique en pierre se dégrade sous les effets du temps et de son exposition aux intempéries. Le grès, roche sédimentaire détritique issue de la décomposition des massifs granitiques, va lui aussi se détériorer et peut à long terme redevenir, sans entretien, des grains de silice sans cohésion.

Les usages et les pratiques sur l’édifice participent aussi à sa lente érosion, mais ce n’est rien face aux dégâts des guerresde la Révolution française et aux changements de cultes. Quelques fois il peut s’agir de dérestauration consciente fondée sur des choix d’ordre technique, esthétique voire de réemplois.

L’environnement atmosphérique (les rejets de polluants, par exemple) de la cathédrale a aussi une incidence sur sa préservation.

La colonisation animale et végétale

Un aspect plus méconnu mais indissociable de la vie de la cathédrale : les habitants du règne animal et les colonisations végétales qui y trouvent des lieux et un support propices à leurs activités.

Les oiseaux comme le pigeon biset, la tourterelle turque, les mésanges bleue, charbonnière et le roitelet à triple bandeau l’ont adopté comme « toit ». C’est aussi le terrain de chasse des prédateurs, faucons crécerelle, pèlerins, éperviers et chouettes.

La présence des petits mammifères est également attestée par les déjections jonchant les planchers des nefs. Les insectes, surtout les abeilles, se sont très bien acclimatés à la cathédrale. On retrouve de nombreuses ruches « sauvages » observées dans les trous de boulins.

Le développement végétal et les microorganismes sont très présents et sont « contrôlés » dans leur colonisation. Les lichens, algues, mousses et autres plantes à système racinaire plus conséquent sont régulièrement éliminés tout en respectant la politique zéro-phyto de la ville de Strasbourg.