Le massif occidental

Le massif occidental

Au XXe siècle, la Fondation de l'Œuvre Notre-Dame a restauré en plusieurs phases le massif occidental de la cathédrale de Strasbourg : du grand gâble du portail central aux contreforts.

Historique

En 1277, commence la construction du massif occidental. Les maîtres d'œuvre successifs Erwin dit "de Steinbach", Jean Erwin, Johannes Gerlach, Michel Parler de Fribourg et Klaus de Lohre poursuivent la construction : le rez-de-chaussée avec ses trois portails, l'étage de la grande rose avec la galerie des apôtres, la tour sud et la tour nord (qui se terminent en 1365),  puis le beffroi (réalisé vers 1380/1390).

Les années 1920

Le portail central, avant 1912Les premières restaurations du début du XXe siècle portent sur le renouvellement du grand gâble du portail central.
L'original du grand gâble date de la fin du XIIIe siècle (vers 1300), les premières restaurations des destructions de la Révolution sont réalisées par Jean-Étienne Malade au début du XIXe. Il est aujourd'hui conservé au musée de l'Œuvre Notre-Dame.
La dépose du grand gâble est effectuée entre 1912 et 1914. Il sera reconstitué au musée de l'Œuvre Notre-Dame entre 1936 et 1939 et présenté au public lors de l'inauguration de l'extension du musée, le 24 juin 1939.
Portail central après la dépose du grand gâble

La copie du grand gâble est installée sur l'édifice en 1921, sauf la statue de la Vierge à l'enfant, posée en 1922 ; celles du roi Salomon, des lionceaux et des neuf statues (sans doute des patriarches) suivront en 1925.
Le sculpteur Alfred Klem réalise des restitutions d'après une gravure du XVIIe siècle, du roi Salomon, de la Vierge à l'enfant, des quatre figures féminines attenantes ainsi que les patriarches adossés au gâble.
Il est à noter que les ateliers de la Fondation de l'Œuvre Notre-Dame ont compté près de vingt sculpteurs entre l'armistice et 1920.

Les années 1950

Une seconde restauration du grand gâble et de l'architecture environnante du portail nord aura lieu dans les années 1950. Elle portera essentiellement sur le remplacement des bases et des grandes pyramides ornant les pieds droits de part et d'autres du portail.

Les parapets de la deuxième galerie de la face nord du massif occidental sont aussi remplacés et la balustrade restaurée. À noter par ailleurs qu'à la fin des années 1950, la loge-caisse est réaménagée et la montée des touristes restaurée (tourelle d'angle sud-est). Les marches des escaliers empruntées par les visiteurs sont incrustées de nouvelles semelles.

Des campagnes de révisions des façades du massif occidental, de purge à l'aide d'échafaudages à nacelle auront régulièrement lieu entre 1957 et 1965.

Les années 1960

Schéma de numérotation des contreforts

La Fondation effectue les restaurations du contrefort 6 (entre le portail central et le portail sud) jusqu'à la première galerie et du contrefort 9 jusqu'à la deuxième galerie.

 

Pinacle et dais avant restauration, en 1969, face nord du contrefort 2

Travaux de sculpture dans l'atelier situé dans la chapelle Saint-MichelCopie d'un élément de pinacle, du contrefort entre le portail central et le portail sud (contrefort 6), octobre 1966

 

 

 

 

 

Les années 1970

Les travaux de restauration se poursuivent sur les contreforts 7 et 9 puis 8 de la deuxième galerie à la plateforme. Le contrefort 10 sera lui restauré depuis le sol jusqu'à la deuxième galerie.

Auront également lieu la pose d'un nouveau dallage entre les travées des contreforts sud et l'installation d'une dalle en béton armé au niveau du grand baldaquin du contrefort 7.

La statue du roi Louis XIV sculptée par Jean Vallastre en 1823, restaurée (croupe du cheval) après la Seconde Guerre mondiale est déposée en 1977 pour la restauration du contrefort et du baldaquin. À cette occasion, la couronne de laurier du roi sera aussi restituée en copie conforme.

Les années 1980-1990

Vue aérienne de la cathédrale, restauration des contreforts 3 et 4 et 7 et 8, avant 1988La Fondation de l'Œuvre Notre-Dame poursuit ses interventions en 1981-1982 sur le massif occidental, notamment par la restauration de la statue équestre de Conrad II, réalisée par Philippe Grass en 1876, puis celle de Henri III, sculptée par le même statuaire en 1869. Sur cette dernière, des greffes seront posées et quelques collages réalisés. Ces interventions sont effectuées en 1996, dans les ateliers d'été de la Fondation situés dans la galerie Goetz côté sud.

La grande rose est restaurée par l'État de même que des éléments du beffroi et de la galerie des apôtres.

La Fondation poursuit par ailleurs, la restauration complète des contreforts 7 et 8 (du sol à la plateforme), du contrefort 9 jusqu'à la 2galerie ainsi que la tourelle d'angle sud-est (tourelle de la montée des touristes pour la plateforme) et la partie centrale entre les contreforts 8 et 9 (du sol jusqu'à la plateforme) y compris la loge-caisse.

Restauration de la face sud du massif occidental, août 1994Ces travaux sur les contreforts ont nécessité la réalisation de nombreux dessins, gabarits et fiches de taille. Les artisans de la Fondation de l'Œuvre Notre-Dame ont ensuite remplacé un bon nombre de pièces sculptées et taillées dont plusieurs corniches, baldaquins, balustrades, pyramides, pinacles, colonnes et assises intermédiaires. Ils ont rejointoyé, patiné artificiellement l'ensemble des pièces posées et appliqué un hydrofuge.

Ces travaux ne seront terminés qu'en 1999. En effet, une autre grande restauration aura lieu à cette même période, celle de la tour de la croisée du transept.