Au XXe siècle, la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame a restauré en plusieurs phases le massif occidental de la cathédrale de Strasbourg : du grand gâble du portail central aux contreforts.

Historique

Le massif occidental est construit entre 1277 et 1399 par une succession de maîtres d’œuvre : celui des dernières travées de la nef, Erwin, Johannes, Gerlach et Michel de Fribourg pour le beffroi.

Les années 1920

Le portail central, avant 1912, crédit : F.OND
Le portail central, avant 1912, crédit : F.OND

Les premières restaurations du début du XXe  siècle portent sur le renouvellement du grand gâble du portail central.
L’original du grand gâble date de la fin du XIIIe  siècle (vers 1300), les premières restaurations des destructions de la Révolution sont mises en œuvres par Jean-Étienne Malade au début du XIXe. Il est aujourd’hui conservé au musée de l’Œuvre Notre-Dame.
La dépose du grand gâble est effectuée entre 1912 et 1914. Il sera reconstitué au musée de l’Œuvre Notre-Dame entre 1936 et 1939 et présenté au public lors de l’inauguration de l’extension du musée, le 24 juin 1939.

Portail central après la dépose du grand gâble, crédit : F.OND
Portail central après la dépose du grand gâble, crédit : F.OND

La copie du grand gâble est installée sur l’édifice en 1921, sauf la statue de la Vierge à l’enfant, posée en 1922 ; celles du roi Salomon, des lionceaux et des neuf statues (sans doute des patriarches) suivront en 1925.
Le sculpteur Alfred Klem réalise des restitutions d’après une gravure du XVIIe siècle, du roi Salomon, de la Vierge à l’enfant, des quatre figures féminines attenantes ainsi que les patriarches adossés au gâble.
Il est à noter que les ateliers de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame ont compté près de vingt sculpteurs entre l’armistice et 1920.

Les années 1950

Une seconde restauration du grand gâble et de l’architecture environnante du portail nord aura lieu dans les années 1950. Elle portera essentiellement sur le remplacement des bases et des grandes pyramides ornant les pieds droits de part et d’autres du portail.

Les parapets de la deuxième galerie de la face nord du massif occidental sont aussi remplacés et la balustrade restaurée. À noter par ailleurs qu’à la fin des années 1950, la loge-caisse est réaménagée et la montée des touristes restaurée (tourelle d’angle sud-est). Les marches des escaliers empruntées par les visiteurs sont incrustées de nouvelles semelles.

Des campagnes de révisions des façades du massif occidental, de purge à l’aide d’échafaudages à nacelle auront régulièrement lieu entre 1957 et 1965.

Les années 1960

Schéma de numérotation des contreforts, crédit : F.OND
Schéma de numérotation des contreforts, crédit : F.OND

La Fondation effectue les restaurations du contrefort 6 (entre le portail central et le portail sud) jusqu’à la première galerie et du contrefort 9 jusqu’à la deuxième galerie.

Les années 1970

Les travaux de restauration se poursuivent sur les contreforts 7 et 9 puis 8 de la deuxième galerie à la plateforme. Le contrefort 10 sera lui restauré depuis le sol jusqu’à la deuxième galerie.

Auront également lieu la pose d’un nouveau dallage entre les travées des contreforts sud et l’installation d’une dalle en béton armé au niveau du grand baldaquin du contrefort 7.

La statue du roi Louis XIV sculptée par Jean Vallastre en 1823, restaurée (croupe du cheval) après la Seconde Guerre mondiale est déposée en 1977 pour la restauration du contrefort et du baldaquin. À cette occasion, la couronne de laurier du roi sera aussi restituée en copie conforme.

Les années 1980-1990

Massif occidental, contreforts échafaudés, crédit : F.OND, 1988
Massif occidental, contreforts échafaudés, crédit : F.OND, 1988

La Fondation de l’Œuvre Notre-Dame poursuit ses interventions en 1981-1982 sur le massif occidental, notamment par la restauration de la statue équestre de Conrad II, réalisée par Philippe Grass en 1876, puis celle de Henri III, sculptée par le même statuaire en 1869. Sur cette dernière, des greffes seront posées et quelques collages effectués. Ces interventions ont lieu en 1996, dans les ateliers d’été de la Fondation situés dans la galerie Goetz côté sud.

La grande rose est restaurée par l’État de même que des éléments du beffroi et de la galerie des apôtres.

La Fondation poursuit par ailleurs, la restauration complète des contreforts 7 et 8 (du sol à la plateforme), du contrefort 9 jusqu’à la 2e galerie ainsi que la tourelle d’angle sud-est (tourelle de la montée des touristes pour la plateforme) et la partie centrale entre les contreforts 8 et 9 (du sol jusqu’à la plateforme) y compris la loge-caisse.

Restauration de la face sud du massif occidental, crédit : F.OND, août 1994
Restauration de la face sud du massif occidental, crédit : F.OND, août 1994

Ces travaux sur les contreforts ont nécessité la réalisation de nombreux dessins, gabarits et fiches de taille. Les artisans de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame ont ensuite remplacé un bon nombre de pièces sculptées et taillées dont plusieurs corniches, baldaquins, balustrades, pyramides, pinacles, colonnes et assises intermédiaires. Ils ont rejointoyé, patiné artificiellement l’ensemble des pièces posées et appliqué un hydrofuge.

La Fondation de l’Œuvre Notre-Dame a mené plusieurs phases de restauration du massif occidental de la cathédrale de Strasbourg au XXe siècle. Des restaurations initiales du grand gâble du portail central dans les années 1920 à des travaux étendus sur les contreforts, les statues et les éléments architecturaux jusqu’en 1999. En effet, une autre grande restauration aura lieu à cette même période, celle de la tour de la croisée du transept.

Vos dons contribuent à l’entretien et à la conservation-restauration de la cathédrale de Strasbourg.