La taille de pierre au détour d'une route
Thierry est né à Strasbourg en 1970. Lorsqu'il décide d'apprendre un métier manuel et artisanal, il croise au détour d'une route un homme « un peu fou » (son futur patron) qui taille les finitions d'un bac à fleur. Il commence alors son apprentissage chez Serge Dupoy, artisan tailleur de pierre et y travaillera pendant dix ans.
Il complétera son CAP de tailleur de pierre par un Brevet de compagnon (CFA Jules-Verne à Saverne) et par deux mentions supplémentaires (CFA Montalieu-Vercieu), le dessin d'escaliers et la gravure sur pierre. Durant cette période, il rencontrera deux de ses futurs collègues de la Fondation de l'Œuvre Notre-Dame, Vincent au CFA et Albert chez Serge Dupoy.
L'esprit de la taille de pierre et « varier les plaisirs »
Thierry rejoint la Fondation en 1994, « c'était important pour moi d'appréhender la taille de pierre d'une autre manière, d'avoir le temps d'apprécier, d'observer et d'approfondir mon métier, surtout pour un monument comme la cathédrale ».
Il commence à travailler au sein de l'atelier de taille, à l'époque situé dans le quartier Strasbourg-Meinau. Dès 1996, il intervient aussi sur cordes avec les autres membres de l'équipe, Bertrand, Pierre et Fabrice mais aussi avec des cordistes de sociétés privées, de Grimp 67 et du GIPN « la dernière intervention concernait la remise en place d'un élément de l'orgue ». Il épaule également ses collègues maçons et tailleurs de pierre à la pose des éléments à remplacer en grès. Dès 2004 (chantier de la flèche), il mettra en œuvre ponctuellement des traitements en conservation jusqu'à intégrer en 2014, l'équipe dédiée à la conservation.
La taille de pierre mène à tout
Depuis le début de l'année 2016, Thierry renforce l'équipe en charge du fonds documentaire (collections de la Fondation) et renseigne la base de données médias grâce à sa connaissance de la cathédrale et ses compétences techniques « il s'agit de photos anciennes, principalement de la cathédrale mais aussi du barrage Vauban par exemple ou des photos plus récentes de nos chantiers ».
Plus c'est haut, plus c'est beau
Plus que son endroit préféré, c'est la sensation qu'il éprouve lors de la montée du drapeau au sommet de la flèche : l'effet du vent et la solitude.
Plein air et dépaysement
Les passions de Thierry sont à l'image de ses activités professionnelles, diverses et variées : 21 ans d'initiation à l'escalade en tant que bénévole, le parapente, l'équitation et les voyages en Asie.
Le ou les mots de la fin
En tout premier lieu, Thierry aime à raconter que son métier illustre parfaitement la notion de passage, de cycle à l'image de ces tailleurs de pierre qui se succèdent depuis 1000 ans pour la cathédrale et dont il fait partie.
Il aimerait aussi reformer une équipe cordistes au sein de la Fondation « l'essentiel, pour préserver et faire vivre un édifice comme la cathédrale, est son entretien comme le débouchage des gargouilles ou la purge (dépose) d'éléments qui menacent de tomber, pour la sécurité des passants et touristes. La majorité de ces opérations passent par le travail sur cordes.»
Thierry souhaiterait aussi que la Fondation s'ouvre à des actions différentes, hors de son cadre habituel comme par exemple l'installation de ruches sur la cathédrale pour favoriser l'implantation des abeilles qui nichent déjà dans les trous de boulins.
Publication 2016