Lors d'un stage de cinq mois entre la Fondation de l'Œuvre Notre-Dame, le Laboratoire Béton Patrimoine Expertise (BPE) et Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques (LRMH), Alix Poullin alors étudiante au sein du master MAPE(Matériaux du Patrimoine dans l'Environnement, Université Paris Est Créteil – UPEC), a évalué trois méthodes de mesures de l'état de cohésion de surface des pierres en œuvres (toutes trois applicables in situ) :
- la vitesse de propagation des ultrasons
- la résistance au percement
- et le test d'arrachement au scotch
Cette évaluation s'est déroulée en deux étapes. Il s'agissait d'une part (en laboratoire) d'estimer la sensibilité de ces méthodes et l'influence de certains paramètres sur les résultats (humidité, rugosité de surface).
Dans un second temps (toujours en laboratoire), Alix a analysé la capacité des méthodes à mettre en évidence différents états d'altération. Pour cela, elle a conduit un test d'altération des pierres par les sels dérivés de la norme en vigueur afin d'obtenir une gamme de désordres croissante et réaliste avec les altérations observées sur les monuments. Les méthodes sont testées sur des pierres salées et après dessalement par bain. Elle a confronté les résultats obtenus à des tests réalisés sur le terrain sur des éléments déposés provenant de la cathédrale de Strasbourg.
Les résultats ont ainsi mis en évidence des différences de sensibilité des méthodes et de volumes considérés. Ils mettent en avant leur complémentarité en vue de recourir à un diagnostic fiable des pierres en œuvre.
Cependant, la grande abrasivité des grès a une incidence forte sur les résultats, en particulier des percements et apparaît comme un critère très limitant quant à leurs utilisations.
Estel Colas de la Fondation, Stéphane Logel de BPE et Jean-Didier Mertz du LRMH ont tour à tour encadré Alix pendant cette période. Elle a soutenu son mémoire intitulé Analyse comparative des méthodes de mesures des propriétés mécaniques in situ et obtenu son master avec mention en 2016.