Depuis une dizaine d’années des altérations du grès, au niveau de la base de la flèche, sont observées et suivies. Évolutives, elles se présentent pour la majeure partie sous la forme d’efflorescences et de subflorescences qui provoquent des pertes de matière.
Suite aux observations menées par la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame, la Direction Régionales des Affaires Culturelles a missionné l’institution pour qu’elle étudie les différents phénomènes en jeu. Les premiers éléments d’étude laissent à penser que les recouvrements en plomb (niveaux horizontaux de chaque étage et pourtour extérieur de la base de flèche) pourraient être à l’origine des altérations. La technique de couverture est réalisée en trois couches : plâtre pour le glacis (directement posée sur le grès) papier Anglais et feuille métallique. Elle est préconisée depuis les années 60 pour protéger les grès des eaux pluviales.
L’évaluation des couvertures en plomb sur les maçonneries en grès repose sur une approche multicritère : les propriétés - la compatibilité et les incidences des matériaux utilisés - les interactions entre les différentes natures de grès, le plâtre et le plomb - les cycles d’imbibition-séchage des grès - l’impact des eaux pluviales et des eaux de condensation.
Il importe, au terme de cette étude, d’estimer si les bénéfices de la technique préventive du recouvrement en plomb sont supérieurs à leurs impacts potentiellement altérants et ce, en regard des techniques de construction d’origine de l’édifice.
L’évaluation est constituée de :
- constats photographiques des formes d’altérations et de leurs évolutions de 2005 à 2022.
- retrait partiel (1/8e) du recouvrement en plomb de la voûte des 100 mètres ;
- constat d’état des matériaux retirés, des éléments en grès ;
- analyses et mode de propagation des sels ;
- suivi microclimatique et d’humidité des matériaux et évaluation des dynamiques de volume d’eau en jeu.
Le premier suivi microclimatique et d’humidité témoigne, suite à la série de mesures prise entre novembre 2021 et août 2022, des forts volumes d’eau en jeu : eau d’infiltration, eau de condensation et rétention d’eau dans les grès. De même, la teneur en eau simple du plâtre est largement supérieure à 10 %, ce qui constitue une réserve hydrique extrêmement importante. Les résultats déjà obtenus amènent à la conclusion que le plâtre utilisé dans la technique de recouvrement est à l’origine des contaminations salines des grès par du gypse : efflorescence et subflorescence.
L’étude va se poursuivre au niveau des 100 mètres mais elle pourrait s’étendre à d’autres situations similaires, dans la durée et au moyen d’appareillages microclimatiques spécifiques.