Les restaurations modernes commencent par les réparations et la reprise des chantiers interrompues après la Seconde Guerre mondiale. Les interventions suivantes verront l’équilibre des travaux entre conservation et restauration dans le respect du monument.

Les travaux d’après-guerre

Restauration de la tour de la croisée du transept, crédit F.OND
Restauration de la tour de la croisée du transept, crédit F.OND

Les premiers travaux de restauration menés sur la cathédrale de Strasbourg par la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame dès 1944, consistaient à réparer en priorité les dégâts de la Seconde Guerre mondiale. Malgré les mesures de protections et de défenses passives mises en place à partir août 1939, la toiture et la coupole de la tour de la croisée du transept (aussi appelée tour Klotz) et les voûtes du bas-côté nord sont gravement endommagées. Elles seront remises en état entre 1946 et 1947, de plus une toiture sera provisoirement installée sur la tour Klotz.

Également endommagés lors de la Seconde Guerre mondiale les escaliers en vis entre les galeries de l’abside et les bras du transept, au nord et au sud, seront restaurés entre 1955 et 1967.

Les restaurations des années 1950 aux années 2000

Les travaux de restauration de la flèche reprennent dans les années 50, après leur interruption durant la Seconde Guerre mondiale.

Les années 1960 voient les sculptures du Moine et de l’Empereur situées sur l’octogone de la haute tour, déposées et leurs copies réalisées entre 1966 et 1968 pour être installées en 1970. En outre, les façades de la chapelle Saint-Laurent, de style gothique flamboyant, sont aussi restaurées.

Le massif occidental fait l’objet de plusieurs campagnes de travaux dès 1951 avec le portail nord, jusqu’en 1999 avec la restauration de la façade sud.

Galerie Goetz sud, le chantier de la transition

Le chantier de la galerie Goetz sud marque un tournant dans la restauration. C’est en effet à la fois l’arrivée à Strasbourg de la première femme Architecte en chef des Monuments Historiques, Christiane Schmückle-Mollard mais aussi la mise œuvre des premiers traitements en conservation.

Les chantiers de conservation et de restauration

La flèche, le défi des 142 m

La conservation-restauration de la flèche engagée en 1999, a duré près de cinq années dont trois ans d’études. Ce ne sont pas moins de 500 pièces que les artisans de la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame ont restaurés et 250 traités en conservation. À cela s’ajoute les interventions d’entreprises privées mandatées par l’État, la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame est alors conducteur d’opération.

L’octogone de la haute tour, dans la continuité des travaux de la flèche

L’échafaudage de la flèche est en partie redéployé sur la haute tour. Les interventions sont en majorité des traitements en conservation et des restaurations d’éléments de décors ciblés, sur la voûte festonnée. Toutefois, l’état sanitaire des statues de saint Laurent et de sainte Catherine (côté sud de la haute tour) a nécessité leur restitution en copie conforme. La conservation-restauration de la tourelle d’escalier sud-est, la plus authentique des quatre tourelles, est reportée pour une étude complémentaire.

La galerie romane de la tour de la croisée du transept, à la découverte des techniques des bâtisseurs romans

La galerie romane est une des plus anciennes parties de la cathédrale, elle date des années 1190-1200. Sa situation très exposée a engendré de nombreuses dégradations.
Parmi les actions les plus marquantes de ce chantier de conservation-restauration, figure la redécouverte de l’outil polka, sa réutilisation sur certaines colonnettes de la galerie et la mise en œuvre d’une chape en béton romain sur la coursive de la galerie.

La façade ouest du bras sud du transept, échanges et partenariats

Deux périodes caractérisent la façade ouest du bras sud du transept ; le style roman de la travée nord et le style gothique au sud. C’est un ensemble riche en traces historiques et archéologiques parmi lesquelles la présence de précieuses polychromies qui ont été préservées par leur traitement en conservation. Ce chantier a suscité de nombreux échanges enrichissants avec les différents partenaires de la fondation.
La restitution de la partie sommitale du clocheton de la tourelle octogonale, endommagé lors du bombardement de 1944, a nécessité sa dépose et sa repose complète. En effet, l’objectif était de lui rendre son état du XIXe siècle d’après les nombreux documents laissés de Gustave Klotz en y intégrant un maximum de pierre d’origine en bon état.

La chapelle Sainte-Catherine, l’équilibre entre « original » et « restauration »

La chapelle Sainte-Catherine est partiellement endommagée par les tirs d’artillerie, lors du siège de la Ville en 1870. Les architectes Gustave Klotz et Ludwig Arntz se succèdent à la restauration des parties supérieures de la chapelle. Les parties inférieures de la chapelle ont quant à elles conservé toute leur authenticité.
Les grès de ces restaurations présentaient de nombreuses altérations a contrario des grès d’origine. Une partie des travaux a consisté à la restauration d’éléments de balustrade mais aussi de pinacles en totalité ou par greffe. La majorité des interventions ont porté sur le traitement en conservation des pierres anciennes.