Dans le cadre des festivités pour le millénaire des fondations de la cathédrale romane posées en 1015, la Fondation de l'Œuvre Notre-Dame réalise une maquette en grès. L'objectif est de proposer aux visiteurs de la cathédrale de Strasbourg une représentation de l'édifice.
Exposée durant un mois dans le narthex de la cathédrale puis dans la galerie du chevet, elle rejoindra en octobre 2015 l'exposition Strasbourg 1200 du musée de l'Œuvre Notre-Dame.
Les critères du projet :
- La maquette restitue l'état hypothétique de la cathédrale ottonienne au moment de son achèvement, vers 1050.
- Elle est construite à l'échelle 1/100.
- Un écorché propose une vue de l'intérieur de la nef et une partie des fondations du bas-côté sud.
- Les matériaux utilisés sont le grès (maçonnerie), le plâtre (colonnade, fondations), et le bois (charpente, couverture).
- La réalisation repose sur les connaissances historiques et scientifiques établies mais propose aussi de nouveaux éléments issus des études effectuées pour ce projet.
L'implantation au sol
D'après l'implantation des fondations et des plans disponibles, un schéma régulateur est proposé, afin de :
- retrouver, à l'échelle de la maquette, une rigueur géométrique de l'édifice, en tenant compte de la dissymétrie, du désaxage, etc.
- avancer des éléments de réflexion sur les données manquantes, en particulier sur les élévations.
Ce schéma est basé sur un carré de 50 pieds de côté, dans le respect des mesures établies par Gustav von Betzold en 1936. Il décrit une implantation correspondant à la réalité avec une tolérance de l'ordre de 1%.
Élévation et disposition des masses
S'appuyant sur des principes théoriques supposés des bâtisseurs du Moyen Âge, on peut considérer que l'édifice a été construit selon le carré en plan (ad quadratum) et selon le triangle en élévation (ad trigonum).
La hauteur des murs (transept et nef) telle qu'elle est admise correspond au même résultat, la hauteur des deux tours occidentales supposées est donc extrapolée en suivant le même principe.
Distribution des espaces intérieurs
La nef
Le nombre de travées de la nef s'appuie sur les arguments iconographiques de Fridtjof Zschokke (12 vitraux pour 12 apôtres). Il est cohérent d'un point de vue géométrique.
Le massif occidental et le chevet
L'intérieur du massif occidental, ainsi que celui des chapelles orientales et du chevet, n'est pas visible d'après les dispositions de la maquette mais suggéré par les baies extérieures (notamment un vitrail dans l'axe de la nef, au niveau de la tribune) et par une ouverture intérieure (tribune dite "de l'Empereur").
Le transept
L'intérieur du transept met en évidence son caractère "continu" : il se présente comme un vaisseau transversal, sans croisée.
Traitement des façades
Le traitement des façades tient compte autant de la préoccupation historique que d'un souci plastique. Il s'agit de mettre en valeur un objet en pierre. Le rendu s'appuie sur des exemples contemporains de la cathédrale romane comme les églises de Limbourg et de Mittelzell.
La couverture
La couverture est en tuiles plates, dont l'existence est avérée à l'époque ottonienne.
L'écorché permet également, au niveau de la toiture de la nef, de représenter la charpente, en petits éléments de bois.