Les collections graphiques de la Fondation sont surtout connues et reconnues pour ses dessins d’architecture du Moyen Âge de la cathédrale de Strasbourg, conservés au musée de l’Œuvre Notre-Dame. Outre ces emblèmes de l’histoire de la cathédrale, ce fonds rassemble d’autres plans et dessins d’architecture du Moyen Âge à nos jours, des gravures et lithographies du XVIe au XVIIIe siècle, les carnets de relevés des architectes et techniciens de 1891 à 1956, les relevés des marques lapidaires constitués depuis les années 1890, des gabarits en zinc réalisés à partir du XIXe siècle et des fiches de taille et des épures depuis le XXe siècle. Ce fonds, d’environ 10 000 pièces, est autant technique qu’artistique.
Il est essentiel, aux architectes des Monuments Historiques chargés de la cathédrale de Strasbourg et à la Fondation dans le cadre de ses recherches et de ses opérations de conservation-restauration sur la cathédrale mais aussi à nombre de chercheurs, d’historiens et d’amateurs, pour la multitude d'informations propre à cette collection.
Au-delà des dessins du Moyen Âge conservés au musée, la salle d’archives, les locaux administratifs de la Fondation et le magasin des ateliers abritent les autres pièces selon leurs spécificités.
Zoom sur trois catégories
Les dessins d'architecture du XVIIIe siècle
Plusieurs dessins et relevés réalisés dans la seconde moitié du XVIIIe siècle constituent un ensemble remarquable. Ils sont l’œuvre des architectes Jean-Laurent Goetz, Jacques-François Blondel et Samuel Werner. Cet ensemble illustre notamment les projets de la construction des boutiques le long de la nef : galeries Goetz, de transformations de la tour de croisée suite à l’incendie de 1759 qui a provoqué la destruction de la couverture, dite mitre de l’évêque.
Une première campagne de restauration a commencé par l’un des quatre plans de l’architecte Jacques-François Blondel, celui de la coupole de la croisée. Le plan d’une dimension de 47 x 65,5 cm, sur papier vergé, est composé de quatre feuilles collées entre elles, puis entoilées. La restauratrice Daphné Buisson a procédé à plusieurs interventions : dépoussiérage et nettoyage à sec, retrait de la toile par le verso et doublage du plan désentoilé avec du papier japon.
Une grande partie des plans du XVIIIe siècle nécessiteront une restauration et l'ensemble sera numérisé au fur et à mesure, à raison d’un à deux par an.
Les carnets de relevés
Conçus par les architectes, dessinateurs et appareilleurs successifs (parfois mentionnés), entre 1891 et 1956, 31 carnets révèlent au travers de croquis et de dessins cotés, des détails de la cathédrale ou d’immeubles strasbourgeois appartenant ou non à la Fondation. Les illustrations sont tracées, pour la grande majorité, au crayon de papier. Les croquis et dessins de la cathédrale ont, en grande partie servi à l’exécution d’un plan au sol de la cathédrale à la fin du XIXe début du XXe siècle.
L’identification de ces relevés est parfois problématique compte-tenu du manque de légendes. Au format paysage, ces carnets représentent un mètre linéaire d’archives répartis dans dix cartons.
La profilothèque de gabarits
De nos jours les collections de gabarits en zinc et profils sont assez rares et souvent constitutives d’ateliers permanents. L'atelier de la cathédrale de York possède aussi une profilothèque dont la Fondation s’est inspirée pour organiser sa propre collection.
Les premiers gabarits en zinc conservés à la Fondation datent du XIXe siècle et quelques-uns sont encore fabriqués de nos jours (pour des profils identiques et répétitifs). Ils sont classés par séries en fonction de leur localisation sur l'édifice, parfois complexe étant donné que les gabarits ne sont pas toujours légendés. Les formats sont variés, d’environ 10 cm à plus d’un mètre. À ce jour, près de 500 gabarits sont inventoriés sur les plus de 1 000 que compte la collection.